We can work it out - Covers of the Beatles 1962-1966

Compilation

par Francois Branchon le 19/01/2024

Note: 7.5    
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Plus populaires que le Christ, les Beatles ont évidemment généré des milliers de reprises de par le monde, et quelques centaines au seul Royaume-Uni, par des groupes généralement peu connus pour lesquels la reprise d'un titre universel apportait une notoriété passagère.

Le label Strawberry propose "We can work it out", un coffret dédié à leur période 1962-66 (le double rouge familier des Français), rassemblant quatre-vingt cinq reprises enregistrées à cette même période.
Son originalité est de ne pas se limiter à la Grande Bretagne, mais de s'élargir aux Etats-Unis, l'Allemagne, l'Australie, les Pays-Bas et même... la France ! C'est bien la première fois que des Anglais prennent en considération la production française des sixties, la hype de ces dernières années autour de Gainsbourg et Hardy n'y étant probablement pas étrangère.

Toutes ces reprises sont pour la plupart sans surprise, soit arrangées grande variété soit calibrées au même format pop que les versions originales, parfois mimétiques, assignées qu'elles étaient à un but commercial. A nos oreilles les noms de tous ces petits groupes opérant alors sur la seule Angleterre sont quasi inconnus (Kenny Lynch, Mike Redway, The Baconeers, The Kestrels, Marilyn Powell, Jackie Lynton etc...), certains ont une petite surface (Cilla Black, The Merseymen, The Crickets, Peter and Gordon, P.J.Proby, Madeline Bell, The Fourmost...). Musicalement, quelques uns sortent du lot, telle Jackie Trent funkisant "Got to get you into my life" et une curiosité, la première vie au micro du producteur Glyn Johns (Eagles, Clapton, Humble Pie, Stones...), auteur de quelques singles entre 1962 et 67, dont cette reprise de "I'll follow the sun" (Pye Records 1965).

La part internationale est plus intéressante lorsque des groupes reconnus reprennent les chansons "à leur sauce" (Mamas & Papas, Jose Feliciano, Jan and Dean, The Ventures, The Supremes...) ou se laissent carrément aller, tel le saxophoniste américain Steve Marcus qui à ses débuts en 1968 prolonge à l'envie le psychédélisme de "Tomorrow never knows". Un trésor caché à lui seul.

Concernant nos frenchies, la connaissance limitée du compilateur semble avoir confié leur sélection au seul hasard. Parfois il fait à peu près bien les choses - "Eleanor Rigby" d'Erick Saint Laurent, "Le temps est long"/"It won't be long" des Lionceaux - mais l'épouvantable "Laisse moi tenir ta main"/"I want to hold your hand" de Claude François fait tâche et Frank Alamo - "Je me bats pour gagner"/"A hard day's night" - bien agaçant. Alors qu'un Olivier Despax nous aurait bien honorés...

Les passionnés des Beatles ne passeront pas à côté. Un volume 2 est attendu



GLYN JOHNS I'll follow the sun (Audio seul 1965)


JACKIE TRENT Got to get you into my life (Audio seul 1967)



STEVE MARCUS Tomorrow never knows (Audio seul 1968)