A l'ombre du coeur

Contrebrassens

par Francois Branchon le 12/01/2017

Note: 8.0    

On aborde toujours un disque hommage avec appréhension (pour l'hommagé) et réticence (pour l'hommageur). Alors, quand s'annonce un groupe nommé Contrebrassens, au répertoire exclusif de chansons du grand Georges, on craint carrément un avatar supplémentaire franco-français à la cohorte anglo-saxonne des fac-similés des Doors, Beatles, Genesis ou Led Zeppelin.

Cependant...

Bâti autour de Pauline Dupuy (chant et contrebasse), ce projet porté par Microcultures (qualité), enchante.
Sans jamais imiter le son original des chansons, ni les dénaturer en les tirant à elle, Pauline Dupuy installe une vraie atmosphère, douillette et confortable de café de quartier, tables de bois et banquettes de moleskine, ou parfois carrément moyenâgeuse ("Le verger du Roi Louis"). Une voix nostalgique ou matinale, toujours prenante de douceur et de mélancolie ("Il n'y a pas d'amour heureux"). Les musiciens qui l'accompagnent n'y sont pas pour rien, riche troupe de huit autour de Michael Wookey (réalisateur du projet), ensemble de percussions, mellotron, vibraphone, violon, harpe, euphonium, pichotte, marxophone (!) et autre clarinette, On regrettera juste le "Mourir pour des idées" final, un peu trop fanfare.

Le projet était gonflé. Pauline Dupuy a su se poser, ni derrière ni devant, mais à côté de Brassens. Bien joué.