Fresh Cream

Cream

par Francois Branchon le 01/05/1998

Note: 8.0    
Morceaux qui Tuent
Sweet wine
I'm so glad
Spoonful


La carrière de Cream fut courte : trois albums en deux ans du temps de leur "vivant", trois autres après le split (novembre 1968). Les voici réédités et justement remastérisés.

Retour en 1966 : l'histoire veut que les Cream soit le premier des super groupes, formé par Jack Brume et Ginger Baker, bassiste et batteur de Graham Bond au sein de son "Organization". Eric Clapton, alors guitariste des Bluesbreakers de John Mayall, les rejoint. D'après Clapton, la philosophie de Cream était d'être un trio de blues, "comme Buddy Guy mais avec une rythmique".

"Fresh Cream", le premier album qui sort juste après leur première apparition remarquée au festival de Windsor, révèle certes une base blues très solide, mais mets surtout l'accent sur l'improvisation, phénomène totalement nouveau à l'époque. De plus, d'inattendus vocaux, une énergie très rock et des structures de morceaux assez simples (les riffs de guitare de "Nsu" et "Sweet wine") auguraient d'un succès commercial auprès du public pop, dans un créneau assez proche des Yardbirds, groupe des débuts de Clapton. Le répertoire paie un beau tribut au blues américain, avec "Cat's squirrel", "Rollin' and tumblin" de Muddy Waters, "Spoonful" de Willie Dixon et "I'm so glad" de Skip James, reprise bénie pour le musicien de Chicago alors gravement malade et sans le sou.

Un point sur la présentation et le son : tous deux parfaits ! Les précédentes versions Cd avaient le défaut d'avoir été de simples transferts sans aucun soin, noyant la musique sous une chape grossière et floue, très loin du son percutant des vinyles d'époque. Ces rééditions raniment joyeusement l'épopée d'un groupe, peut-être surestimé, mais qui ouvrit (avec Pink Floyd, Family, Soft Machine voire les Stones...) de belles brèches dans la pop anglaise, alors assez anesthésiée par les Beatles. Un groupe qui démontre aussi, comme Hendrix ou les Stooges, que le trio guitare-basse-batterie est décidément le triangle magique de l'énergie.