Discovery

Daft Punk

par Francois Branchon le 23/03/2001

Note: 3.0    

Daft Punk n'a pas besoin de Sefronia, dont le lectorat se fout d'ailleurs probablement comme de son premier t-shirt fluo. Mais tout de même ! Que Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo soient des experts en marketing (le choix des clips, des réalisateurs, le côté 'happy few' du Daft Club, etc...) on le savait déjà et ce ne sont pas les premiers. En revanche, parvenir à piéger son monde avec un recyclage de tout un pan du passé musical de cette planète, sans que les kids - public visé - n'y voient que du feu, c'est une première ! Avec "Discovery", Daft Punk s'écarte en effet de la stricte house filtrée de son premier album et régurgite tout ce que les années quatre-vingt ont compté de tubes, les bons (Sparks, Ten CC), les pas mal (Peter Schilling, Falco) et les pires daubes (Buggles, Europe, Supertramp, dégueulis de guitares de Van Halen !!) en l'emballant sous les habits neufs d'une production méga-sophistiquée, de sampling à 360 degrés et d'effets (autotune, vocoder permanent...). Décodé, Daft Punk ('punk' ?), qui accessoirement doit une fière chandelle au talent de ses réalisateurs de clips, n'est plus qu'une variété attrape-couillons, un vomi d'hôtesse de l'air qui rappelle Jean-Michel Jarre, le giscardisme de la musique, programmation en plus. Un deuxième album qu'on leur souhaite ne pas être leur second...