Miracle kicker

Dark Captain Light Captain

par Jérôme Florio le 19/11/2008

Note: 9.0    

Pour leur premier disque produit par Robin Proper-Shepard (des élégants Sophia), Dark Captain Light Captain (DCLC) parviennent à réaliser une pop-folk prenante, sans âge et pourtant très moderne.

Tout "Miracle kicker" tient sur l'équilibre fragile entre présence et dissolution. DCLC construit ses titres autour des guitares acoustiques étroitement imbriquées de Dan Carney et Giles Littleford : leurs arpèges cristallins sont bouclés et se répondent avec une rigueur quasi mathématique. Leurs voix blanches, nimbées d'écho, renforcent cette impression de sentiments et d'affects tenus à distance. Pourtant, les cordes sont pincées avec conviction, et la batterie inventive de Chin, parfois augmentée d'effets électroniques là encore parfaitement en place, crée une tension rythmique en constant changement ; les cuivres discrets de Laura Copsey réchauffent et humanisent la palette de couleurs ("Robot command centre"). A la fois immobile et mouvante, la vertu hypnotique de la musique de DCLC ne faiblit à aucun moment (sauf une légère redite avec "Speak" et "Spontaneous combustion" aux trois quarts du disque). Sur les titres plus posés ("Remote view", "Everyone we know"), DCLC enfonce sur leur terrain les tentatives trop timides des Kings Of Convenience ou The Notwist. La qualité de "Miracle kicker" ne tient pas qu'au savoir-faire de Proper-Shepard : le groupe sait aussi créer de la profondeur en utilisant peu d'éléments, juste une voix grave en renfort sous le chant principal, et quelques notes de basse placées au bon endroit (Questions", "Miracle kicker").

"Miracle kicker" installe son ambiance, apaisante et contemplative, toute en pulsations. Un disque enveloppant, qui s'apprécie de l'intérieur.


DARK CAPTAIN LIGHT CAPTAIN Jealous Enemies (Clip 2008)