La carrière de l'Irlandais David McWilliams, vue de France, est un paradoxe. On
le connait ici pour "Days of Pearly Spencer" un titre pop
psychédélisant phare de l'année 1967, immense succès en France (et aux
Pays-Bas) mais passé inaperçu chez lui en Irlande et au Royaume-Uni,
jusqu'à une reprise imprévue par Marc Almond en 1992.
DMW est découvert en 1967 par Phil Solomon, entrepreneur grisé par le boom de la musique pop, qui gère son petit nid d'Irlandais (Dubliners, Bachelors, Them...), profitant de la radio pirate Radio Caroline pour promotionner ses artistes, s'asseyant au passage sur les règles et obligations contractuelles. Grâce au succès français et hollandais de "Days of PS", Solomon va imposer un rythme stackhanoviste au chanteur, produisant trois albums en neuf mois, opportunément publiés sur Major Minor, le label personnel de Solomon ! Mais rien ne décolle, et le chanteur, lessivé et écoeuré, abandonne le monde de la musique.
Il reviendra plus tard, au cours des années soixante-dix, pour une carrière nettement plus folk et plus reconnue sur le label Dawn, dont la maison BGO publia une anthologie.
La présente compilation est la première intégrale de ses enregistrements sous l'égide de Solomon.
Evidemment dominée par "Days of Pearly Spencer", elle montre un artiste à l'évidence sous pression d'un producteur ne cherchant qu'à reproduire l'alchimie du tube. Fort peu de surprises, les titres sont cousins les uns des autres, cependant tous se tiennent.
