Rock psychédélique - Un voyage en 150 albums

David Rassent

par Francois Branchon le 08/05/2016

Note: 10.0    

Quel rapport entre Bohemian Vendetta, Os Mutantes, The Freeborne, Taham Shud, Jean-Claude Vannier, Julian Cope Ou Gunter Schickert... ? Un jour ou l'autre, comme le Grateful Dead, le Jefferson Airplane ou Pink Floyd ils tâtèrent du petit buvard et du window pane.

C'est en 1938 que le chercheur suisse Albert Hofmann invente la molécule du LSD, enrichissant ainsi l'apport helvète à l'Humanité jusque là restreint au coucou et au chocolat. L'armée américaine séduite par la chose la teste sur ses soldats cobayes dans les années 50, avant que quelques transgresseurs patentés (Timothy Leary, Ken Kesey...) ne reprennent le terme psychédélique inventé par le psy d'Aldous Huxley en 1957, et, reliant Occident et Orient, inondent au cours de stupéfiantes sixties le monde musical californien, puis très vite mondial, d'oeuvres aussi introspectives qu'exploratoires. Car contrairement au sens galvaudé d'aujourd'hui - la seule sonorité d'une vague guitare aigüe la qualifierait de psychédélique ! - la musique en question était avant tout une aventure de l'esprit, une exploration sensorielle au vu et au su de tous.

Le bouquin que propose David Rassent (du webzine Gutsofdarkness) et publié par Le Mot et le Reste, est un parti-pris de sélectionner 150 albums illustrant (le mot n'est pas anodin, tant la révolution psychédélique fut aussi visuelle via ses pochettes et ses light-shows) le mouvement. Son grand avantage est de ne pas avoir choisi de sélectionner les "meilleurs" ni les plus obscurs, mais de faire défiler un panorama à la fois géographique - beaucoup de pays sont proposés - et chronologique (de Zappa 1966 aux Thee Oh Sees de 2014), sans prioriser la notoriété (des Beatles aux plus obscurs).

Une mine certes restreinte mais riche en découvertes, même pour les plus avertis des connaisseurs.