Pop Rock | | 1969 | | Un DVD Gravity 2010 |
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SPIRALE | | |
| | | par Francois Branchon le 28/03/2010
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| Réalisé par D.A. Pennebaker, ce
reportage est la version filmée du Festival Peace de Toronto de 1969
dont on ne connaissait jusqu'ici que la trace audio, l'album du
Plastic Ono Band (pochette bleue et son nuage blanc). John Lennon (en
rupture de Beatles) était l'invité principal de l'événement, dont
les groupes programmés en lever de rideau étaient autant de ses
idoles de jeunesse, le pur rock'n'roll des Bo Diddley, Jerry Lee
Lewis et Little Richard. Pour l'occasion Lennon avait monté avec sa
femme (pas anodine ici) ce Plastic Ono Band de circonstance, renforcé
par quelques pigistes de luxe, Klaus Voorman à la basse, Alan White
(futur Yes) à la batterie et Eric Clapton en rupture de Cream en
soliste patenté.
L'événement se découpe en trois
parties, inégales. La première filme sous le cagnard de
l'après-midi le trajet de Lennon en Lincoln noire cernée de motards
depuis l'aéroport, puis, les premières parties, au travers hélas
d'un seul demi-morceau chacun, Bo Diddley en transes (très beaux
plans de Pennebaker sur ses pompes à boucle), à l'unisson de son
bassiste copulant avec la choriste, Jerry Lee Lewis comme à la
maison la santiag sur le piano et Little Richard toujours aussi
précieux.
Le set du POB va se dérouler en deux temps. Il
fait nuit lorsque le groupe monte sur scène, Lennon sans sa moitié
qui se pointe un peu plus tard, un drap de lit en étendard. Elle va
s'y planquer en boule dessous, masse informe sur scène, agonie
mouvante de fantôme, mais silencieuse et c'est là l'essentiel.
Lennon enchaîne ses morceaux d'adolescence, "Money",
"Lucille", "Dizzy miss Lizzy"... les chante bien,
laissant Clapton se déchainer. Bon rock'n'roll. Le deuxième temps
(la face B du vinyle d'antan) est un basculement d'univers qui a dû
en laisser perplexe plus d'un... Yoko Ono, sortie de sous son drap s'exprime, chante. Enfin "chante" est un euphémisme
pratique, car comment caractériser les sons émis
par la dame : barrissement d'éléphant à l'approche d'un
tsunami ? Égorgement de porc ? Écrasement de queue de chat ? Les mots manquent... Cette femme, alors
cinglée, semble par ailleurs réjouie et heureuse, Lennon ne rien
remarquer d'anormal et les musiciens en pilote automatique (boules
Quiès dans les oreilles ?), calés sur un accord basique répété à
l'infini... Mais c'est à ce pauvre public flower power qu'on pense,
compatissant aux bad trips qu'il a dû subir là... |
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