History, hits & highlights '68-'76

Deep Purple

par Francois Branchon le 18/10/2009

Note: 8.5    
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Quitte à passer pour passéiste nostalgique, on affirmera que Deep Purple cesse d'être un vrai "groupe" en 1973, au départ de son chanteur emblématique Ian Gillan, et qu'il sombre définitivement dans "l'objet marketing" deux ans plus tard lorsque son guitariste fondateur Richie Blackmore se barre à son tour. Dès lors, autour de Paice et Lord, les musiciens seront les pions interchangeables d'une machine à business,le nom Deep Purple devenant plus une marque à drainer les foules qu'une référence musicale.

Mais en 1973, l'histoire était déjà longue... Deep Purple démarre en 1968 sur le fameux label Harvest, sous-marque de EMI Angleterre crée pour accueillir les jeunes pousses progressives, underground et planantes. S'y côtoient Pink Floyd, Kevin Ayers, Michael Chapman, Pete Brown, Quatermass et Deep Purple, qui partage avec ses confrères américains Vanilla Fudge le goût pour une pop à solos où le guitariste n'est pas le héros (à contre-courant de l'époque donc) et où l'orgue est prépondérant, une pop qui se crée ses légendes par des reprises. Ce Deep Purple Mark I, où Richie Blackmore (guitare), Jon Lord (orgue) et Ian Paice (batterie) sont entourés du chanteur Rod Evans et du bassiste Nick Simper reprennent le tube de Billy Joe Royal "Hush" et "Help" des Beatles, en versions étirées et ralenties, essorées et épuisées, dominées par l'orgue Hammond pesant de Jon Lord. Cette formation durera un peu plus d'une année, le temps de deux albums et d'un pseudo live enregistré avec le Royal Philarmonic Orchestra de Londres.

En juillet 1969, virage sur la jante : inspirés (?) par les ravages de Led Zeppelin, Blackmore et Paice, marginalisent l'orgue de Lord et prennent le pouvoir. Le chanteur à mise en plis est remplacé par un hurleur (chantant juste) et un bassiste plus remuant. L'album "In rock" est - à juste titre - considéré comme un fondateur du hard rock, un rock éloigné du blues (au contraire de Led Zep) et hyper efficace. A partir d'un tel sommet, la descente était obligatoire. Elle sera lente, mais inexorable, jusqu'à la scie pitoyable et lourdingue "Smoke on the water". On est en 73. La boucle (de cette critique) est bouclée.

Le très grand atout de ce double Dvd rétrospectif est d'offrir, en plus de la biographie filmée (agrémentée d'interviews et de footages plus ou moins intéressants, mais globalement chiante comme toutes les productions du genre), tous les morceaux emblématiques depuis 1968, proposés en intégralité (passages Tv, clips ou sur scène). Pas moins de 32 titres, parmi lesquels deux perles : "Child in time" live à la Tv allemande en 1968 (à voir ci-dessous) et "Wring that neck" pour l'émission de Tv française Pop 2 en 1970...



Richie Blackmore a-t-il jamais révélé le nom de son coiffeur ?
DEEP PURPLE Hush (Live Tv 1968)



DEEP PURPLE Child in time (Live Tv allemande 1970)