Exciter

Depeche Mode

par Christian Tranchier le 25/04/2001

Note: 7.0    
Morceaux qui Tuent
Breathe
When the body speaks


Depeche Mode a survécu, revenu de nulle part (défonces dures, dépressions en série) et c'est comme un miracle ! Pour ce retour, ils se sont armés des services de Mark Bell, le collaborateur de Björk. Ainsi, le sillon initié avec "Ultra" (1997) se creuse encore, leur électro-pop s'enrichit d'instruments acoustiques (guitares principalement), se concentre sur l'épuration des compositions, met en valeur la voix de Dave Gahan. Depeche Mode n'a jamais sonné si minimaliste dans sa forme, mais si riche sur le fond, l'apport (surprise) du percussionniste Airto Moreira et de sa culture n'y est pas pour rien. Cette limpidité flirte cependant avec une certaine froideur et une distante indifférence ("Dream on", "The sweetest condition") à priori plutôt rebutantes. Depeche Mode marche sur une corde raide, un rien faisant basculer notre appréciation, les baillements n'étant jamais très loin. Les deux instrumentaux sont inutiles et énervent franchement tandis que "When the body speaks", "Breathe" (sur le thème des rumeurs et chanté par Martin Gore) et "Freelove" séduisent par leur subtile et sombre grâce. Cette dernière brillamment entretenue par la voix grave, ample et solennelle de Dave Gahan. Il l'améliore et l'enrichit à travers les années. Tout en restant intègres à leur vision musicale (le pêchu "Dead of night" et le "I feel love" bourré de tics ne dépareilleraient pas dans "Violator"), ils acquièrent peu à peu une maturité et une reconnaissance artistiques qui n'allaient certainement pas de soi à leurs débuts. Et ce constat s'impose malgré l'inégalité de cet "Exciter".