6 - Mon ami lointain (édition 2001)

Dick Rivers

par Francois Branchon le 04/02/2001

Note: 8.0    
Morceaux qui Tuent
Si une étoile n'est pas là
Mr Pitiful
Via Lucifer


Ce sixième volume des rééditions Dick Rivers après la fin des Chats Sauvages (lire l'historique dans la chronique de "Baby John") le montre s'attaquer au rhythm and blues (le vrai, pas le r'n'b de Janet Jackson), aux sons psychédéliques débarqués d'Angleterre (mais oui) et à la variété italienne San Remo (aïe). On est donc prévenus, il y aura à boire, à manger (et probablement à vomir). L'album démarre de la meilleure façon avec une puissante version de "Mr Pitiful" d'Otis Redding, enchaîne avec "C'est là qu'on est le mieux" ("England swings" de l'injustement oublié Roger Miller) et plonge tête première dans la semoule tiède ("Viens me faire oublier"/"Mi piaci come sei"). Heureusement "Prends ma place" ("Keep on running" du Spencer Davis Group) lui fait regagner la berge (malgré des choeurs grotesques, une habitude chez Dick Rivers) où on peut se régaler de "Si une étoile n'est pas là", composition de son guitariste Micky Jones (plus tard avec Françoise Hardy et auteur pour elle du grandissime "Fleur de lune"). "Donne moi ta main" adaptée de "Walk hand in hand" de Gerry & The Pacemakers permet à Rivers de crooner à bon compte, "Mon ami lointain" (composition personnelle) vient en réplique aux chansons jazz de Nougaro et Anthony, surfant sur la popularité de Dave Brubeck et, en conclusion, la reprise de "Land of a thousand dances" de Chris Kenner swingue comme il faut (tubesque). Parmi les cinq bonus, on retrouve une parfaite "Lettre à Michèle (à travers mes barreaux)" version française de "No milk today" de Hermans Hermits (la même adaptation deviendra l'année suivante "A travers les carreaux" par un Frank Alamo probablement claustro) et l'intégralité du Ep de 1966 dont "Via Lucifer", avec sitar amplifié et guitares distordues (Micky Jones) et pochette (son visage à travers une feuille de marronnier/marijuana évidée) plutôt suggestive.