Howlin' at the moon

Don Cooper

par Jérôme Florio le 26/10/2005

Note: 8.0     
Morceaux qui Tuent
Fat love birds
Rhinestone in the rough
Cotton candy dreams


"Howlin' at the moon", best of de Don Cooper – une seconde ! Don qui ? Encore une de ces exhumations à retardement d'un folkeux oublié des sixties ? Hé bien oui, et c'est un réel plaisir. Ses racines sont bien ancrées dans le folk, mais il les tire vers des arrangements pleins de santé, pop et groovy, traversés de touches jazz : du "middle-of the-road" souple et jamais soupe.

Dans le genre baba-cool, Cooper se pose là : en photo devant un coucher de soleil, au milieu d'une forêt ou au bord d'un lac - tout ce qu'il faut, en somme, pour que sa musique ne souffre pas de claustrophobie et respire à son aise. Sa voix en liberté évoque Tim Buckley, en plus modeste, pas tenté par les folies d'Icare ("Rhinestone in the rough"). La trame acoustique classique des chansons, parfois agrémentée de touches d'harmonica et de "fiddle" (violon country), est le plus souvent emmenée par une rythmique ronde et entraînante : du blues de "Bless the children" à la pop façon "Summer in the city" (Lovin' Spoonful) sur "A better way". Les arpèges de l'épique "Fat love birds" sont aussi clairs que ceux de Brian MacLean de Love, un groupe auquel on pense quand les passages au rythme plus appuyé (tirant vers le "Moondance" de Van Morrison) font place à des espagnolades et des touches latino - qui pourront plaire aux amateurs de l'ex-sauvage Devendra Banhart. La tradition du "finger-picking" se fait plus apparente en fin de disque, avec "Revelation" et un "Cotton candy dreams" aéré par de charmantes harmoniques et des cordes discrètes qui éloignent de tout purisme.

"Howlin' at the moon" est une collection solaire et rafraîchissante, qui fait regretter l'été – celui d'il y a trente-cinq ans, le "Summer of love" avec les fleurs dans les cheveux.