Killing on adrenaline

Dying Fetus

par Albert le 28/04/2002

Note: 9.0    

Il prend envie de marcher à cinq pattes et de cracher âprement sur la carcasse pourrie de l'oncle Sam à l'écoute de ce disque fraîchement intitulé. Car ces mecs ont la rage. Et le don de la communiquer sous forme de death-grind surboosté par la gratte de John Gallagher et la frappe proprement hallucinante de diversité, de précision, voire même de groove de Kevin Talley, nouvel arrivant au sein de la formation. Riffs à couper le souffle et en nombre faramineux, basse suivant à la note près les contorsions jouissives des guitares, les structures et changements de rythme défient les lois de la mémoire. Signant une reprise d'Integrity (des énervés from Chicago), nos fanfarons ne cachent pas leur sympathie pour le hardcore, leurs breaks subtilement bien soutenus par la section rythmique, selon un schéma reproduit sur la plupart des titres: guitare sursaturée emplissant le haut-parleur gauche sur une mes! sure suivie d'une déferlante sonore dont la voix ultra grave fait l'effet du tonnerre. Écoutez donc "Kill your mother/Rape your dog", pamphlet métaphorique sur la business-industry du disque, ou encore "We are your enemy". On appelle çà le death-core, sorte de nouvelle école, et les puristes du milieu enragent de voir débarquer les dread-locks du néo-métal polluer les concerts pour les parties "core" des morceaux du groupe (voir les parisiens "Fate" et leur platine "à scratch"). C'est compréhensible, mais enfin, le sectarisme n'est pas le propos du groupe en question, dont une simple lecture des paroles du bassiste suffit à établir qu'ils sont américains, et pas spécialement fiers de l'être. "for the ideology behind the lyrics, write to...". Ce disque a le potentiel de changer les perceptions, et la musicalité sous-jacente de cette bande de bourrins n'en finit pas de mettre sur le cul. A convertir un fan de Garou.