| | | par Olivier Fassinotti le 20/02/2002
| Morceaux qui Tuent Dust kittens Between signal and noise Ffwd/slow motion
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| La guitare électrique peut-elle encore amener du neuf dans un monde musical traité au silicium ? Oui, le guitariste Eivind Aarset en est la preuve norvégienne. Déjà, sur les deux précédents albums de Nils Petter Molvaer ("Khmer" et "Solid ether") il s'était brillamment illustré par des arrangements de guitare tonitruants. Aujourd'hui il réussit à donner de nouvelles teintes sonores à ses six cordes qu'il marie parfaitement aux machines rythmiques, claviers et contrebasse de son mystérieux groupe. "Électronique noire - Light extracts" s'écoute d'une traite. Ses huit morceaux sont inter-dépendants, ils témoignent tous d'un chapitre de l'imaginaire de Aarset. Les paysages sonores se succèdent sans cassure et pourtant ils nous baladent dans des lieux bien différents. Calme et (in)quiétude sur "Emphatic guitar" et "Wolf extract" avec au passage une superbe clarinette basse, la mélancolie décadente de "Dust kittens" assistée par des programmations de batterie et une contrebasse déstabilisantes, l'agressivité maîtrisée de "The string thing" avec ses effluves post-rock, la batucada électro ("Between signal and noise") où le tribal est roi, l'ambient drum'n bass "Ffwd/slow motion", le cyclone de distorsion "Self defence" et enfin le retour vers un climat apaisé mais toujours intrigant amené par la trompette de Nils Petter Molvaer. L'odyssée musicale d'Eivind Aarset est une pure merveille ! Doué d'une sensibilité rappelant celle du guitariste Terje Rypdal, le norvégien impose l'un des meilleurs albums d'électro-jazz digne des grands moments de la période électrique et hypnotique de Miles. |
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