Street trash

Enhancer

par Oli le 30/01/2004

Note: 6.0    
Morceaux qui Tuent
Ma musique


Aqme mis à part, les groupes de la Nowhere sont tous rentrés dans le rang, plus ou moins confortablement signés. Là où leurs premières productions rugueuses montraient une certaine "rage urbaine", le côté lisse, propre sur lui et évitant les risques des albums sortis cette année par Wunjo, Pleymo et Enhancer mettent en exergue le côté "banal" du néo-métal, ce qui était une nouveauté il y a quelques années (celles de leurs débuts) est aujourd'hui un mouvement qui rapporte, à des années lumière de ce qu'avait amené les KoRn, Helmet et autres.

Malgré tout, cet album n'est pas à foutre dans une poubelle de rue (le "trash" de leur street n'étant pas celui du thrash métal...), les Franciliens ont certes arrondi les angles et évité les vagues (en évitant les titres trop rap et les titres trop expérimentaux, seule exception le bonus "Mega squatt" plutôt réussi) mais ont gardé leur énergie et le jeu des trois chanteurs est toujours aussi intéressant ("Street trash", "Music business"), le sens du tube potentiel est lui aussi de nouveau de la partie grâce à des mélodies plus ou moins marquées ("Cinglés", "Contre-temps"). A côté de ces titres qu'on attendait sur cette deuxième galette on a "Peu importe" et "Pas sommeil" qui semblent bâtis pour le live et des "Enhancer" ou "Tes haines" - en bonus largement dispensables - mais que les kids ultra fans réclament... Là où Enhancer déçoit vraiment c'est quand il quitte l'ambiance délire-kids-jump-fiesta pour se la jouer philosophe ("Existence", "Contre-temps") ou jouer la dénonce avec un pathétique "Paname". On préfère les entendre sur des sujets plus légers et la recherche d'une nouvelle star académinable que de jouer avec le flow sur la misère parisienne (même si les grattes sont plutôt inspirées).

Cet album est dans l'ensemble moyen, avec des hauts et des bas, parmi les hauts les trois épisodes de "La malette" qui tiennent l'auditeur en haleine, des variations sur le même thème fort sympathiques. Le must de ce "Street trash" arrive en fin d'album quand débarque Gérard des Svinkels, Jimmy Mac et AMS pour "Ma musique", premier titre vraiment réussi unissant rap et métal : le beat est posé, s'énerve, les guitares se mettent en route et la densité augmente. Binaire et excellent, le morceau est porté par des textes hauts en couleur et en sonorités, enfin un bon titre de rap sur un album métal...