| | | par Jérôme Florio le 14/10/2005
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| Amateurs de soul-pop sixties américaine, façon Carole King ou Laura Nyro, vous pouvez investir dans cette ressortie qui ne vous décevra pas.
"Any way that you want me" est l'unique album d'Evie Sands enregistré dans les années 60, sorti sur le fameux label A&M (Burt Bacharach, Phil Spector, Joe Cocker, The Carpenters...). En 1969, Sands était déjà dans le business depuis longtemps (elle a commencé à chanter et à écrire professionnellement dès l'âge de 12 ans !), mais c'est surtout par les autres que ses chansons ont connu le succès (même si "Any way that you want me" a été un tube) : Dusty Springfield, Barbra Streisand, et plus proche de nous dans le temps Beth Orton et Beck (leur reprise en duo de "It's this I am"), ou Belle & Sebastian, ont contribué à faire connaître son travail.
Evie Sands a connu une trajectoire similaire à celle de Carole King, à la différence qu'elle n'a jamais réussi (voulu ?) à percer en tant qu'interprète, préférant se concentrer sur la composition. Son travail avec son comparse Chip Taylor est peut-être moins canonique que celui du tandem Goffin / King, et parfois très proche de Laura Nyro, une autre artiste de "blue-eyed soul" dont les structures des chansons sont plus alambiquées. Sa voix puissante est à rapprocher de chanteuses folk comme Joan Baez ou Buffy Sainte-Marie (dont on retrouve la délicate scie "It's not time for you to go") mais avec un phrasé et un son "soul blanche" qui lui permettent de rugir ou susurrer cuivres, cordes, rythmique mise en avant avec charleston surmixé ("Take me for a little while" - Sands est une sorte d'icône dans le circuit des clubs de "Northern soul").
Après une parenthèse de plus de quinze ans (!) de 1979 à 1996, Evie Sands s'est remise à enregistrer pour elle et chez les autres (Brian Wilson et ses Wondermints par exemple). "Any way that you want me" la fait s'inscrire sans peine dans cette lignée de "singers-songwriters" américains pétris de tous les genres de musique populaire, dont le savoir-faire sans faille cherchait le grand public avec une exigence de qualité. |
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