When the pawn hits the conflicts...

Fiona Apple

par Francois Branchon le 08/11/1999

Note: 6.0    

Certains se compliquent la vie. Prenez cette jeune résidente de Los Angeles de vingt-deux ans, Fiona Apple : une écriture qui sait être profonde, un physique avantageux et un budget marketing de sa maison de disques qui suffirait à remettre à flots la Bulgarie. Et voilà qu'elle commet ce deuxième album et lui donne ce titre imprononçable de quatre-vingt huit mots ! Passons sur cette sottise enfantine, caprice d'étudiante de première année, car derrière se profile un album qui a de la gueule, net pas en avant par rapport à "Tidal", le premier en 1996. On ne pourra s'empêcher cependant de jouer aux comparaisons, de trouver que ses morceaux ressemblent à du Jewel (mais avec des mélodies) ou à Joni Mitchell (mais sans la pudeur discrète). Toujours fidèle à la tradition du binôme voix et piano, Fiona Apple s'est attachée les services de Jon Brion, responsable des arrangements des derniers albums de Jason Falkner et de Fountains Of Wayne . Il propose une production enveloppant très bien cette voix au timbre un peu "sec" qui se permet des emballements ("Limp"), de jurer ("Get gone") ou de jouer aux Beatles ("Mistake"). Mais l'influence majeure est à chercher du côté d'Aimee Mann, peu connue (le prix sans doute du refus de l'auto-complaisance) dont le grandiose album "Whatever" (produit lui aussi par Jon Brion !) est le modèle même de ce "When the pawn...". Aimee Mann sera chroniquée le mois prochain, grâce à la bande-son qu'elle vient d'écrire pour le film "Magnolia".