Photojournal : James Douglas Morrison (Doors)

Frank Lisciandro

par Francois Branchon le 04/06/2006

Note: 9.0    

Frank Lisciandro était un intime des Doors. Ami de Jim Morrison et photographe, il a de 1968 à la mort de Jim en 1971 - autrement dit la totalité de la période "médiatique" du groupe - partagé leur existence et accumulé nombre de documents, sur scène, en studio ou de la vie courante.

Son statut de "grand témoin" a permis à Lisciandro des collaborations (aux films "Feast of friends" et "HWY - An american pastoral"), des supervisions de publications posthumes (les recueils de poèmes "Wilderness" et "The american night") et bien entendu des publications en tant qu'auteur, les livres "Un festin entre amis", "Morrison" (tous deux au Castor Astral) et son premier, en 1982, "An hour for magic", aujourd'hui révisé et augmenté, et traduit pour la première fois en français en "Photojournal".

"James Douglas Morrison était un être complexe, formidablement intelligent et talentueux, qui, parfois, évoluait à la lisière de la catastrophe. [Il] aimait la vie et voulait tout essayer. Tout connaître. Certains, qui l'ont peu connu, disent qu'il y avait un désir de mort chez lui ou qu'il était obsédé par la mort - d'autres, qui ne l'ont jamais rencontré, ont même écrit cela. D'après ce que je sais, aucune de ses personnes n'est psychologue ni médecin, ni assez qualifiée pour diagnostiquer la conduite des autres. Mais il semble que ce soit sans importance. Comme Jim était un personnage public, chacun y va de son analyse et tire ses conclusions au petit bonheur".

En intro, Lisciandro remet quelques pendules à l'heure, et en place quelques plumes (de quelques "je sais tout"). Et son bouquin se lit et se regarde comme le road movie, au fil de soirées entre potes, de bars californiens ordinaires comme de scènes aux planches surchauffées, d'un type accorte et souriant, gentil et possédé, parfois lunaire mais souvent concentré.

Mes scènes préférées iront aux concerts de 1968 et aux reportages sur leur public, aux clichés d'ascenseurs décalés et complices de Jim au milieu de businessmen (Seattle 1969), mais surtout aux (longues) séances d'enregistrement de "LA woman" en 1970, et à la tronche que tire Paul Rothchild, producteur "inventeur" du son Doors, venu ce jour-là de New York écouter les "merveilles" de démos et totalement atterré par ce qu'il entend...