Brouillard au pont de Bihac, suivi de 58 minutes pour mourir (d'après Jean-Hugues Oppel) (Collection Rivages/Casterman/Noir)

Gabriel Germain et Jean-Luc Oppel

Dessin : Gabriel Germain
Scénario : Jean-Luc Oppel
par Francois Branchon le 11/12/2009

Note: 6.0    

Pendant la guerre de Bosnie, Radko et Alija, deux employés d'une banque de Bihac, décident d'aller chercher un fourgon plein de pognon abandonné oublié dans les sous-sols de leur agence et de s'enfuir avec une nuit de brouillard, maquillé en ambulance des Nations-Unies

Avec une accroche si prometteuse (et ce clin d'œilrdi adaptant "Brouillard au pont de Tolbiac" de Leo Mallet), on salivait, on attendait du noir et du chaud, alors on s'est mis un bon vieux Gun Club dans la platine et en avant. Mais mauvaise surprise, la cavale s'arrête dès les murs du garage franchis. De la nouvelle de Jean-Hugues Oppel (Editions Loupiote 1997), Gabriel Germain tire un récit très éloigné de ce qui était annoncé, dans un noir et blanc très épuré et très noir, parfois si épuré et si noir (au sens propre) qu'on a du mal à déchiffrer les vignettes, où le canevas originel s'efface derrière des digressions sur les snipers, ces non-hommes tirant sur tout ce qui bouge, quitte à tirer la corde de la sensiblerie (le jeune ado descendu et abandonné mourant dans les bras de sa mère)... Grande déception.

La deuxième adaptation de nouvelle de Jean-Hugues Oppel, "58 minutes pour mourir", vient rehausser le niveau de ce livre. Très concise, elle est chargée du mystère du personnage central, un solitaire à priori ordinaire, mais dont on se doute qu'il n'est pas si net. Beau suspens, belle construction, d'un récit raconté presque sans texte.