Warning:

Greenday

par Oli le 19/11/2000

Note: 8.0    
Morceaux qui Tuent
Church on sunday


Green Day a participé à la révolution du punk rock au début des années 90 en lui insufflant une nouvelle jeunesse et des mélodies accrocheuses. Les capacités du groupe pour écrire des ritournelles énergiques, estampillées "skate-core" ou "néo-punk" ont explosé à la face du monde avec "Dookie", l'album référence qui a écrasé son successeur "Insomniac", suite à cela, les Green Day ont amorcé un virage vers le rock alternatif avec leur dernier album et avant celui qu'on découvre en ce moment dont le titre annonce clairement "Warning:" ("Attention" pour ceux qui ne comprendraient rien de rien à l'anglais). Et donc, on suit les conseils et on fait attention... Et là, malgré toutes nos précautions, bing. On est piégé par les Green Day !!! Ils sont trop forts. Du punk acoustique, vous y croyez vous ??? Ce premier morceau "Warning" est déroutant, entièrement interprété à l'électro-acoustique, il est néanmoins une pure chanson de Green Day... Mais le titre suivant rassure le fanatique de l'électrique, Green Day fait toujours du Green Day. Au total, l'album ne comprend que 4 titres 'unplugged', mais peu importe puisqu'ils sont très bons ! "Misery" avec son intro à l'orgue puis ses rythmiques oscillant entre les inspirations slaves et ska où se perdent quelques autres instruments, pourrait figurer sur la BO du prochain Kusturica sans aucun problème, hallucinant, improbable et pourtant vrai ! "Hold on" et "Macy's dead parade", les deux autres étant simplement de superbes chansons typées Green Day mais sans le gros son. Pour enrober ces chansons surprenantes et enthousiasmantes, on a droit à du Green Day des grands jours, celui qui nous fait nous tortiller bêtement les épaules et le cou sans qu'on puisse en garder le contrôle, les "Blood, sex & booze", "Church on sunday", "Deadbeat holiday" ou "Waiting" sont de ceux-là, la recette qui a fait de "Dookie" un album incontournable n'a pas été oubliée, les talents de song-writter de Billy Joe sont intacts. Et pour faire frémir nos esgourdes, les Californiens ont placé quelques petits trucs par-ci par-là comme du saxo sur "Jackass" ou de l'harmonica sur "Minority", un titre qu'on croirait tout droit sorti d'un pub irlandais qui serait passé aux mains des keupons, Green Day invente le folk-punk, c'est du délire !!! Seule entorse à ce bel album, le "Fashion victim" qui, s'il commence sous les meilleurs auspices, est rendu insupportable par des choeurs indigestes. Pour ne pas finir sur une triste note, je rappellerais juste les talents de batteur de Tre Cool & ceux de bassiste de Mike Dirnt qui, quand ils restent dans leur champ d'actions respectifs ont toujours les notes justes, "Castaway" en est la parfaite illustration. Pendant que certains font du surplace, Green Day continue d'avancer et de faire évoluer un style qui en a bien besoin, ça tombe bien que cela soit fait par eux puisqu'ils étaient certainement les plus aptes ! En tout cas, ils ont réussi. On aura prévenu nous aussi, "Warning:" est à écouter, histoire de s'ouvrir de nouveaux horizons.