Hailstones propose un bien curieux mélange... Si le groupe se
proclame "stoner" et à l'écoute du son des grattes, c'est
compréhensible, il faut ajouter d'autres qualificatifs pour cerner
au mieux ce que produisent les Hélvètes. Parmi ceux-ci deux
viennent rapidement à l'esprit : indus et grunge. Et je n'écris
pas ça pour attirer le lecteur par la curiosité d'un mixage aussi
incongru...
En effet, Greg n'a pas totalement oublié ses racines
industrielles (7tone avait bluffé pas mal de monde avec son 3
titres) et si c'est plus dans la batterie que dans la guitare que se
ressentent ces influences froides et binaires, il ne doit pas être
étranger à ces passages assez martiaux et aux quelques éléments
samplés qui parsèment "Another curse"... (et notamment
les quatre pistes instrumentales). Pour le côté grunge, c'est la
voix et le timbre de Sailyk qui nous oriente, quelque part entre Kurt
Cobain (Nirvana) et Daniel Johns (Silverchair), même s'il durcit
parfois le ton pour la jouer métalleux, l'ensemble sonne comme tout
droit sorti des années 90 et plus proche de la scène de Seattle et
sa descendance que de Kyuss. Peut-être que Hailstones avait imaginé
une autre voix en composant ses morceaux... Mais placer du chant sur
des titres déjà écrits et enregistrés ne doit pas être une mince
affaire et Sailyk s'en est plutôt bien sorti car si parfois,
instruments et voix s'entrechoquent un peu maladroitement ("Run
run", "Enemy"), certaines parties mélodiques sont
bien senties et sur la plupart des titres, ce procédé d'écriture
est anecdotique...
Au final, la couleur dominante est celle d'un
rock lourd et incisif qui laisse pas mal de liberté aux guitares qui
batifolent en solo ("Fashion's trap", "Escape"...)
et tracent la route. Le groupe a donné ses premiers concerts et va
désormais travailler ensemble pour créer de nouvelles compositions
qui vont forcément enrichir Hailstones.