The peace between our companies

Happy Apple

par Sophie Chambon le 31/10/2004

Note: 5.0    

Une musique brouillonne et bruyante, bavarde qui déroule une (trop) longue succession de titres qui s'enchaînent par des collages approximatifs. Et puis un sommet du ridicule : l'intervention d'Arthur H qui, de son grain éraillé, autrefois charmeur, prononce des paroles proprement consternantes, du genre "Je suis comme un pygmée géant". Il est difficile quand un premier album a connu le succès de ne pas décevoir. Mettons au crédit de Happy Apple de ne pas avoir voulu profiter du succès de "Youth oriented" en 2002, en tentant autre chose.

Malheureusement le travail et le temps font défaut : si les compositions sont originales (à tout prendre, on préférait les reprises de Radiohead et autres Blondie), on les retrouve avec cette énergie à revendre (mais elle ne suffit plus pour convaincre), une assez belle cohésion au sein du trio (on ne reprochera même pas au batteur David King d'en faire des tonnes, comparé aux envolées exaspérées "Burn baby, burn" du saxophoniste Michael Lewis dont on ne comprend pas toujours quelle mouche le pique). On préfère le trio dans un registre moins énervé, celui des ballades, tout aussi convenu que la protestation échevelée, mais plus supportable, musicalement parlant.

Car c'est bien là le problème, quel est le sens de cette musique ? Un album sous influence française "The peace between our companies" qu'innerve une pseudo-philosophie. Rien de nouveau sous le soleil : entre Minneapolis, Marrakech et Paris, le trio redécouvre sans doute le voyage initiatique (il faut bien que jeunesse se passe) et les rituels culturels de la transe. C'est bien dommage car nous, nous restons transis.