M. boum boum

Henri Salvador

par Francois Branchon le 04/02/2001

Note: 8.0    

Voici une réédition qui ne va pas beaucoup plaire à Henri Salvador, reconnu en 2001 artiste crooner haut de gamme, avec autant d'excès que son anonymat pouvait être injuste. Cette reconnaissance tardive semble avoir melonisé la tronche de cartoon du pitre de notre enfance (déclarations déplacées sur la Fête de la Musique, rejet de sa carrière sixties 'alimentaire' au nom de l'injustice des hommes et de l'incompétence des maisons de disques...), à moins que ce ne soit simplement l'âge.

Surfant sur l'incroyable folie autour de son nom (son disque est un des préférés des bobos avec celui de St Germain, il passe cet été dans les festivals de rock !), EMI en profite pour rééditer les deux albums des années soixante parus sur sa marque de disques Rigolo (sur laquelle il produisait de jeunes artistes français, Tiny Yong, Jacky Moulière...). (Bon) guitariste de jazz, ami du connaisseur Boris Vian jusqu'à sa mort en 1959, Salvador s'était construit un répertoire qui tient encore fort bien la route aujourd'hui. On trouvera ici de nombreuses adaptations françaises de chansons américaines, "One broken heart", "Return to sender", "Mr bassman", "Big girls don't cry", "Mashed potatoes", "Lil' darlin" (le très beau "Count Basie"), "It's no big thing" (génial "Tout ça n'est pas grave" et son scopitone désopilant), ainsi que des compos personnelles pour le crooner, "Syracuse", "Le voyageur", "Dis-moi que tu m'aimes". En final, le sketch "Interview du martien".