Hollow

Howie Beck

par David Lopez le 20/11/2001

Note: 8.0    
Morceaux qui Tuent
Baby plays around on me
Scarecrow down


Howie Beck est à plusieurs titres dans l'air du temps : songwriter canadien privilégiant l'acoustique feutrée, il fait tout tout seul, ou presque. Ici, il ne s'est pas contenté de s'enregistrer sur un huit pistes dans son appartement de Toronto, il a également créé son site web et à l'instar d'Hawksley Workman monté son propre label (13 Clouds) et assure lui-même sa promotion. Avec cette bonne base de bosseur passionné et plutôt doué, quelques concerts et le bouche-à-oreille ont suffit à faire le reste, et "Hollow" a rapidement gagné le respect du public et des critiques nord-américains. Celles-ci l'ont très vite comparé à Nick Drake, à tort, mis à part le coté solitaire et certains arrangements ("Scarecrow down", "The chance is gone") rappelant ceux de Robert Kirby, le collaborateur en or du mythique "Five leaves left". En revanche, sa filiation avec Elliott Smith est évidente tout au long de l'album, en particulier sur "Wanted man" ou "Serves you right", et on peut même déceler dans les parties les plus électriques une pointe de Costello ("What you found" dans le plus pur style "This year's model"). L'album possède une retenue très palpable (une attention particulière à ne pas réveiller les voisins ?) et demande du temps pour se livrer totalement. Mais attention, au final, cet "Hollow"-là est loin d'être creux, et s'il n'est pas d'une originalité folle, on y trouvera après quelques écoutes d'autres qualités encore : une poésie sans mièvrerie, une subtilité nonchalante et une bonne dose d'humilité et d'honnêteté. Coté paroles enfin, tout n'est ici qu'histoires de coeur ratées (ou mises au conditionnel), rendez-vous manqués, solitude et désillusions. On n'attendait rien de moins de la part de quelqu'un qui dort sur le divan pour ne pas déranger ses instruments...