Pour
ne pas être confondu avec celui qui jouait de la flute la jambe en
l'air, ce Ian Anderson-là s'est rajouté un A. après son prénom.
Mais cela n'a pas suffit pour se démarquer et être (re)connu
au-delà de son Angleterre natale. Inconnu par chez nous, Ian A.
Anderson, aux faux-airs de Clapton, est un vrai activiste musical, un
passeur intègre (ce qui éloigne souvent des avenues commerciales).
Musicien, créateur de groupes, il fut surtout celui de The Village
Thing, l'un des premiers labels indépendants de Grande-Bretagne,
alternative aimait-il à dire en avant-gardiste.
Anderson
commence par le blues. Il le joue d'abord à la guitare acoustique, à
la manière d'un Stefan Grossman ou d'un Bert Jansch. Explorant les
racines britanniques, son premier album "Stereo death breakdown"
(Fledgling Records) est ici réédité en ouverture de ce coffret que
Cherry Red consacre à sa carrière.
Passant
à l'électrique au même moment où Mayall rassemble ses
Bluesbreakers et à la suite du précurseur Alexis Korner initie son
rock blues original en Angleterre puis sur la planète entière,
Anderson monte The Anderson's Country Blues Band et publie "Royal
York crescent" (The Village Thing 1970) et "A vulture is
not a bird you can trust" (The Village Thing 1971), du blues
rock solide et goûtu.
Versatile,
il déviera ensuite vers l'acid-folk dont les Tables de la Loi ont
été déposées par The Incredible String Band de Mike Heron et
Robin Williamson, à la suite desquels une myriade de groupes sont
tels des champignons (hallucinogènes) sortis de terre en Angleterre,
repeuplant les cottages isolés de la campagne britannique, trippant
du petit-déj au souper. "Singer sleeps on as blaze rages"
(The Village Thing 1972) vient clore sa première carrière.
Tout
est ici réuni, avec un livret riche et quatre Cd bourrés de bonus.
Une somme.
IAN A. ANDERSON Please re-adjust your time (Audio seul 1970)