Brave new world

Iron Maiden

par Sylvain Zanoni le 29/08/2000

Note: 9.0    
Morceaux qui Tuent
Blood brothers


On espérait énormément de ce nouvel album de la "Vierge de fer". On espérait d'une part que le retour de Mr Bruce Dickinson au chant et d'Adrian Smith à la guitare se passe sans encombres, et d'autre part que le groupe ne nous resserve pas du réchauffé comme il l'avait fait avec "Virtual eleven" son précédent album. On attendait un album de grand cru, un album digne du plus grand groupe de heavy-metal du monde. Le résultat ? Nos espérances les plus folles sont atomisées ! "Brave new world", c'est du 100% magistral, du 200% énergie, les oreilles qui saignent et le plâtre qui tombe des murs ! Dès l'écoute de "The wicker man", titre-single de l'album, on se sent happé dans la tourmente infernale des rythmiques typiquement Maideniennes, où Steve Harris mitraille avec sa basse et Nicko Mac Brain frappe ses peaux comme un sourd. Le son est monstrueux, à l'image du travail de production de Kevin Shirley. On se demandait aussi ce que la formule à trois guitares allait donner. Et c'est là que le producteur magique a frappé, créant un son rond, énorme, dans lequel on a l'impression de s'immerger : Jannick Gers, le "bluesy" (dont l'investissement sur l'album est remarquable), est toujours aussi fantasque; Dave Murray, le "virtuose", aussi jovial; Adrian Smith, le "mélomane", aussi hallucinant (Ah nostalgie de "Somewhere in time" quand tu nous tiens...). Mais parlons plutôt de la voix de Bruce "Air Raid Siren" Dickinson : cet enfoiré n'a jamais aussi bien chanté ! Et quelle purée il envoie d'un bout à l'autre du disque, montrant toutes les facettes de son organe : mélodique, agressif, tout en puissance... D'une manière générale, Maiden est devenu plus progressif qu'avant. Les compositions sont toutes excellentes et possèdent leur lot d'innovations ("Dream of mirrors" ou "The Nomad" sont des chansons dans lesquelles Maiden fait preuve de l'imagination d'un jeune loup arriviste). Mais Maiden reste Maiden, c'est à dire agressif et sans compromis, distillant à tout va des hymnes à l'esprit unificateur comme "Ghost of the navigator", "The mercenary" et le superbe "Out of the silent planet". On se retrouve d'une part plongé dans les 80's, mais on prend aussi conscience des énormes progrès du groupe. Et ce pour notre plus grand plaisir. "Brave new world" respire la joie de vivre : forgé par Hephaïstos, peaufiné par Venus et béni par Lucifer, voilà pour l'instant le meilleur album de metal pour l'an 2000 !