Fictions

Jane Birkin

par Francois Branchon le 27/03/2006

Note: 6.0    
Morceaux qui Tuent
Image fantôme
Mother stands for comfort


Jane Birkin tente la dégainsbourisation et se donne quelques moyens : la langue anglaise la plupart du temps et une tripotée de chansons d'auteurs connus, écrites pour elle ou reprises. Le résultat est contrasté.

Des titres anodins ("Home" de Divine Comedy, "Living in limbo" de son gourou du moment Gonzales, "La reine sans royaume" de Arthur H), du sévère hors-sujet par incapacité de pousser la voix (oisillon perdu sur "Steal me a dream" des Magic Numbers) ou de coller à un blues (reprise de "Alice" de Tom Waits), un rendez-vous manqué ("My secret" de Beth Gibbons sur-murmuré et sur-tremblé), une incongruité (cette version lounge de "Harvest moon" de Neil Young !!) sont autant de raisons de s'emmerder à l'écoute, même si Birkin trouve parfois son cadre ("Sans toi" de Cali, "Où est la ville" de Dominique A. et "Waterloo station" de Rufus Wainwright).

Il faut attendre la fin de ces "Fictions" pour trouver ses deux franches réussites : "Mother stands for comfort" de Kate Bush d'abord, du vrai sur-mesure, version électro pop excellemment arrangée (Johnny Marr aux guitares et à l'harmonica) et surtout la petite minute trente de "Image fantôme", texte de Hervé Guibert sur l'oubli, dit sur un piano discret ("Pavane pour une infante défunte" de Ravel), instant sobre et prenant clôturant l'album sur son inévitable note de souffrance. Changera jamais la Jane...