| | | par Francois Branchon le 10/03/2009
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| Le hasard fait-il bien les choses de proposer ce même mois une rétrospective Peter Green et ce nouvel album de Jeff Beck... Associés au même point de départ fondateur, l'Angleterre de 1965 et le blues, Clapton en bandmate commun, Mayall, Fleetwood Mac et les Yardbirds en emblèmes d'une époque, Peter Green et Jeff Beck sont aujourd'hui séparés d'un abîme. Si l'itinéraire de Green sur quarante années fût cahotant, le feeling et l'altruisme ne l'ont jamais quitté, y compris dans ses pathétiques années quatre-vingt. Tandis que Beck... son année 68 est certes gravée dans le marbre avec "Truth", album de guitare et de guitariste unanimement bouleversant, ses collaborations avec John McLaughlin, puis Bogert et Appice de Vanilla Fudge intéressantes, mais le pauvre jazz rock "technique" qui a suivi depuis vingt ans...
Et en un sens, ce live au Ronnie Scott (le New Morning londonien) pourrait être un achèvement : un déballage-étalage m'as-tu-vu de technique, avec Beck en VRP de foire aux sons ultra-travaillés, moulinés, triturés, computérisés. La batterie elle aussi travaillée, moulinée, triturée, computérisée est proprement insupportable, les passages "sensibles" ont la sensiblerie à deux balles des ballades des métalleux, et le "prétexte" jazz (le piano, la reprise de "Goodbye pork pie hat") n'ajoute rien à l'affaire. Les benêts pris dans les phares de la technique pour la technique seront aux anges. Les autres iront (ré)écouter Peter Green.
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