Like, love, lust & the open halls of the soul

Jesse Sykes & Sweet Hereafter

par Emmanuel Durocher le 27/02/2007

Note: 7.0    
Morceaux qui Tuent
I like the sound
How will we know ?


Troisième album du groupe de Seattle (avec un nouveau batteur), celui-ci continue son voyage à travers les paysages traditionnels de la country mais commence aussi à explorer timidement d'autres tendances comme la soul, le blues ou la pop sucrée voire psychédélique.

Un mélange séduisant mais également une mécanique bien huilée où chaque instrument, de la guitare au violon en passant par la contrebasse, la batterie ou l'orgue habille des chansons lentes et soignées afin de mettre en valeur le mieux possible la voix de Jesse Sykes - entre Kim Carnes et surtout Marianne Faithfull période "Broken English" - qui véhicule une impressionnante collection de sentiments, la mélancolie, une certaine forme de nostalgie et toute la rudesse du monde. Ce timbre un peu éraillé est souvent accompagné de chœurs éthérés qui donnent au disque une parenté assez proche du très beau "Rabbit fur coat" de Jenny Lewis et des Watson Twins sorti l'année dernière.

"Like, love, lust & the open halls of the soul" ressemble à la bande-son ambitieuse d'un film de fantasmes américains, avec un générique de début planant ("Eisenhower moon"), ses moments de flamboyance ("LLL", "The air is thin", "Station grey"), ses instants magiques (le très Jefferson-Airplanien "I like the sound", le blues spectral et inquiétant de "How will we know ?"), ses passages à vide ("You might walk away", "Aftermath") et une fin un peu convenue ("Open halls of the soul"). Il est dommage que tous les morceaux ne soient pas au même niveau, certains plaçant la barre très haut mais d'autres manquant d'épaisseur et de profondeur, cassant le rythme de ce road-movie sonore envoûtant mais inégal.