As i was saying

John Howard

par Jérôme Florio le 25/08/2006

Note: 6.0    

Trente ans sans publier de disque : "As I was saying" marque peut-être le début d'une nouvelle carrière pour le malchanceux John Howard, auteur en 1974 d'un disque de pop anglaise oublié, "Kid in a big world" (avec Rod Argent, des Zombies, en musicien de session). Et quelque temps plus tard, il refuse d'intégrer un groupe qui deviendra... Iron Maiden. La récente réédition par Cherry Red de ses disques des seventies a suscité un regain d'intérêt, qui a laissé supposer à Howard qu'un public nouveau était prêt à tendre l'oreille.

John Howard n'était pourtant pas parti bien loin, puisqu'après avoir ajourné ses ambitions artistiques, il a travaillé au sein de l'industrie musicale. "As I was saying" laisse entendre qu'il reprend les choses où il les a laissées en 1974 ; pour autant son retour date de début 2005 avec "The dangerous hours", une mise en musique de textes du poète Robert Cochrane. Ce dernier a écrit le texte de "Dear glitterheart", qui est aussi la meilleure chanson de "As I was saying" : une évocation assez touchante du glam-rock du début des années 70, sur laquelle Howard reproduit avec une tendre théâtralité les gimmicks de David Bowie sur Ziggy Stardust. Pour un retour aussi tardif, il montre une fraîcheur certaine et une voix de jeune homme. Mais son numéro très "british" lasse sur plusieurs titres, dans le registre des fines observations teintées d'ironie ou du mélodramatisme exacerbé. Dans la même tranche d'âge, on est plus proche d'Elton John que du baroque Peter Hammill, mais en beaucoup moins balloné tout de même : John Howard fait le choix humble de l'économie (piano, guitare, basse - ça doit changer Phil King de Lush ou Jesus & Mary Chain !). Parmi les contemporains, Robbie Williams pourrait presque jouer le rôle du fils putatif, mais un peu bêta et indigne ("A kind of aching" est le moule de chansons comme "Angels").

Au bout du compte, surtout sur quelques titres en bout d'album ("The time of day", "Sanctuary's sojourn", "Life is never the way we want it to be"), l'écriture de John Howard parvient à raviver un charme désuet.