| | | par Francois Branchon le 30/10/2000
| Morceaux qui Tuent Working class hero
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| Premier album solo de John Lennon en 1970, "Plastic Ono Band" est un virage à 180 degrés après les soubresauts lysergiques de la fin des Beatles. Pris en main par un Phil Spector surprenant (le producteur aux "murs de sons" optant ici pour un registre très minimaliste), Lennon (guitare acoustique et piano) se contente des seules batterie de Ringo Starr et basse de Klaus Voorman et balance un album qu'un Dylan aura surement longtemps rêvé d'écrire. Lennon y réussit à plusieurs reprises la liaison impossible et directe entre l'âme et les sillons, livrant des émotions littéralement mises à nu. Impossible de ne pas être crédule et pris à la gorge par "Mother", cri insoutenable et presque primal de l'enfant réclamant sa mère, fauchée dans un accident de la route ! Impossible de ne pas éprouver le même désabusement que celui de "God" envers les idoles de toutes sortes (Beatles compris) ! Impossible de ne pas fondre à la générosité de "Working class hero", ballade aussi belle et emblématique qu'une "Internationale" chantée a capella au bord d'une tombe de la guerre d'Espagne ! Impossible de ne pas partager la simplicité touchante du John amoureux de "Look at me" ! Impossible de ne pas vouloir prolonger par le seul silence "My mummy's dead", le poignant adieu à la mère qui concluait l'album original, voix de petite comptine d'enfant désespéré et paumé, enregistré sur une cassette... Hélas, le tonitruant "Power to the peole" (un des deux bonus ajoutés en fin de cette réédition avec "Do the oz") nous prive violemment de ce recueillement que Lennon souhaitait. Grave faute de goût de madame Ono, qui a par ailleurs collé des photos d'elle à chaque page du nouveau livret ! |
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