North South divide

John Lennon McCullagh

par Jérôme Florio le 09/10/2013

Note: 7.5    

Un petit gars anglais de 15 ans, qui se prénomme pour de vrai John Lennon, et qui lime sa guitare comme un jeune et rageur Bob Dylan ? Avec un visuel sixties vintage ? Et ça viendrait de la (pas très hype) Doncaster – à un jet de pierre de Sheffield ? Et "North south divide" aurait été enregistré en un seul jour ? Sérieusement, soit on se fait avoir quelque part, ou alors c'est du nanan pour psychanalyste !  

Le disque de John Lennon McCullagh est la première sortie de 359 Music, le nouveau label de Alan McGee, auquel on doit avec Creation l'édification d'un son de la pop anglaise des années 80-90 : The Jesus & Mary Chain, My Bloody Valentine, Primal Scream... jusqu'au jackpot avec Oasis en 1994. L'époque Oasis, c'est bel et bien fini, semble dire McGee (qui s'est aussi chargé de la production de "North south divide"). Place aux jeunes qui sonnent comme les vieux.
Le hic, c'est que "North south divide" est sec, nerveux, urgent. Chaque chanson, chaque inflexion est claire et précise comme un tir d'archer en plein dans le mille. Si c'est du pur culot, on se fait avoir en beauté. John Lennon nous balance en ouverture du disque un "55 blues" bien bravache : Bob Dylan… et alors ? Comment ne pas y penser sur "North south divide", ou "Colour of the sun" ? A 15 balais, McCullagh fait son "Masters of war" ("Rivers of blood") et même son "Visions of Johanna" ("The Strand", 8 minutes au compteur) - une espèce d'insolence qui va de pair avec le côté revanchard et fier d'une certaine working class anglaise.

McCullagh montre aussi qu'il sait sortir de ce registre et retrouver l'essence du folk anglais, notamment quand il est accompagné d'un violon (le picking de "Long long way", la détendue "The ballad of a blue poet"). Au final, l'énergie débordante de "Short sharp shock" ou "55 Blues" ne laissent pas le choix : on est royalement embobinés.



JOHN LENNON MCCULLAGH North south divide (Clip 2013)