| | | par Sophie Chambon le 08/10/2003
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| L'actualité de John Taylor est riche depuis quelques mois : il sort enfin des disques sous son nom, en trio chez Sketch avec "Overnight", ou "Rosslyn" chez ECM . Avec "Insight", justice est enfin rendue à ce compositeur-accompagnateur qui tourne depuis longtemps avec les plus grands.
Il donne tout son éclat au terme "perspicacité" en proposant un aperçu élaboré de son projet musical.
Lorsque l'on traverse cet univers original, on découvre une partition brillante, inventive dans laquelle, aux réelles élégances de pianiste, John Taylor allie maîtrise et subtilité d'écriture.
Bien captée sur le piano des studios de la Buissonne, cette musique, où l'exploration du son le dispute à la pertinence de la composition est une invitation permanente à la rêverie et à une liberté certaine. Taylor donne à entendre avec un égal bonheur, au fil de ses pulsions rythmiques qui vont jusqu'au martèlement, un piano toujours surprenant, aux variations kaléidoscopiques. Sans brume nostalgique, dès l'ouverture, avec ce "Glebe ascending" aux accents impressionnistes, on est emporté dans un mouvement preste qui ne se démentira pas jusqu'au final, ce "Handmade" où le piano est utilisé dans toutes ses possibilités percussives. Capable de délicatesse de toucher, au début de "Between moons", ou de "Ambleside", le ton s'infléchit soudain, plus alerte, au détour d'une phrase, rompant le climat romanesque qui allait s'installer. Contrasté, vif, mélodique, écoutez encore ce "Clapperclowe" rebondissant ou "Field day" dans sa fraîcheur première et continue.
Voyage intérieur, néanmoins tourné vers l'autre, on ne peut qu'être heureux de se reconnaître en cet autre, le temps de la rencontre.
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