| | | par Sylvain Zanoni le 29/05/2002
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| La fin des années 80, moment difficile pour le heavy metal avec l'irruption du grunge et du death metal, et le reniement commercial du style aux USA... Elle le fut d'autant plus pour Judas Priest que le groupe dût faire face à des dissensions internes (divergences musicales, coming-out de Sir Rob "The metal God" Halford...) et des déboires judiciaires (sordide histoire de jeunes gens suicidés à l'écoute de supposés messages subliminaux glissés dans une chanson). Pour redorer le blason d'une carrière au point mort, il leur fallait sortir un album d'exception, le dernier avec Rob au chant, ce fut "Painkiller". Quand les metallos voient débarquer début 90 ce disque d'une rare intensité, c'est toute la communauté heavy metal qui se relève ! Judas Priest avait l'intention de montrer que des quadras pouvaient botter le cul de la jeune garde : l'entame de "Painkiller" à la double grosse caisse en est la démonstration. S'ensuivent des riffs tous plus géniaux et inspirés les uns que les autres, des chansons comme jamais le groupe n'avait osé en jouer, développant le coté plus dark de leur personnalité ("Touch of evil", "Night crawler") tout en pondant des hymnes ("Hell patrol", "One shot at glory"). Le groupe joue toujours à fond la carte de l'imagerie cuir, acier et chaînes, les sujets touchent au concept de la mort, de l'honneur, de l'Armaggedon et des sciences occultes. La plupart des morceaux sont très speed, certains riffs lorgnant vers le trash ("Metal meldown", "Painkiller"). Et cette production ! La meilleure depuis longtemps dans un album de heavy (chapeau monsieur Tsangarides). Le son est très tranchant, à la fois résolument moderne et 'old school'. "Painkiller" marque le retour d'un Judas Priest agressif et sans compromis, celui de la période "Electric eye" (1982). Seuls deux morceaux, qui semblent avoir été composés entre le fromage et le dessert ("Between the hammer and the anvil" et "All guns blazing") font baisser la magie. Pour le reste, c'est du tout bon. "Jugulator", l'album suivant avec Tim Ripper Owens au chant sera encore plus violent avec des influences death. Pour un groupe qui a commencé en 1973 à jouer du heavy rock à la Led Zeppelin, qui fut totalement heavy metal Fm dans les années 80 et heavy speed en 1990, quelle modernité tout de même ! "Painkiller" est de loin leur meilleur disque, le plus abouti, avec les compos les plus inspirées. |
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