Kaolin

Kaolin

par Oli le 30/01/2011

Note: 7.5    

Depuis l'excellent Mélanger les couleurs, Kaolin s'est agrandi avec la venue de Vivien qui a pris la basse (et un peu de chant), laissant Guillaume se concentrer sur le micro (et récupérant de temps à autre une guitare). Ils ont également changé de label, quittant Athome pour Cinq7 (Aaron mais aussi Saez) et au moment d'enregistrer ce nouvel album, éponyme, se sont entourés d'un nouveau réalisateur en la personne de Jean-Louis Piérot... Alors que le précédent avait laissé Édith Fambuena (l'autre moitié des Valentins) apporter sa touche avec la réussite que l'on sait, ici, certains choix d'arrangements sont plus que foireux, Kaolin étant au départ un groupe de rock et non un vulgaire Renan Luce. Il y a donc quelques grosses fautes de goût sur "Kaolin", à commencer par l'immonde pochette, Vincent Lignier devant sans doute signer ici une de ses photos les moins réussies... On ne va pas faire le détail de tous les petits trucs qui dénaturent la simplicité et l'authenticité du Kaolin qu'on aime mais dire deux mots quand même sur les impensables renforts cuivrés de "On s'en va" qui plombent le titre et le font passer par un hymne variétoche alors que la mélodie chantée est très jolie, même punition pour le single "Crois-moi" qui se voit affublé de plein de conneries électroniques qui viennent parasiter les rythmiques qui s'en sortent si bien seules.

Dommage, car le groupe n'a pas perdu son talent de composition, les riffs et les mélodies de base font toujours mouche, en mettant de côté les fioritures accessoires et handicapantes, la plupart des titres s'écoutent avec douceur même quand les textes peuvent sembler violents ("Bang bang", "Tu m'emmerdes", tous deux destinés à l'être aimé dans la douleur). Et quand Kaolin refait un clin d'oeil appuyé au post-rock ("Cody"), c'est à nouveau une totale réussite. Idem quand ils s'essayent à l'anglais ("Shanana"), c'est pur, direct, sans ambages et donc bien plus percutant et efficace qu'un "C'est mieux comme ça" blindé de sonorités inutiles (et d'un autre temps) qui alourdissent un morceau qui aurait pu devenir le nouveau "Partons vite".