The armed man : a mass for peace

Karl Jenkins

par Frédéric Joussemet le 22/02/2002

Note: 1.0    

Karl Jenkins a commencé sa carrière comme haut-boïste dans le jazz rock anglais, et s'est vite fait une petite réputation dans le milieu. Il est vrai que son instrument est tout de même assez rare dans ce style - et dans bien d'autres - même s'il a vite développé sa palette de sons en se mettant aux saxophones et aux claviers. Sa réputation a vite grandi, au détriment de celle de Soft Machine, groupe qu'il a impitoyablement saccagé à partir de 1973, lorsqu'il y remplace le saxophoniste Elton Dean. Mais tous les mythes ont une fin, et même Soft Machine n'aurait pu tenir plus longtemps sur les voies de l'excellence. On peut donc juste lui reprocher d'avoir gardé le nom légendaire pour surfer sur la vague d'un succès passé. Plus de trente ans après, Karl Jenkins sort toujours des disques, dont ce dernier, "A mass for peace". C'est le prolongement des dernières parutions, un mélange de world et de classique, qui fait un tabac outre Manche où sa musique habille publicités, émissions de télé et événements sportifs. Et on comprend vite pourquoi : Karl Jenkins nivelle par le bas. Sa mixture reprend des plans ultra répandus tant dans la world que la musique de supermarché, il distille une soupe froide pour spécimens avides de fond sonore sans prise de tête. Là où ça fait mal, ce n'est pas que cette musique insipide squatte les charts de musique classique en Angleterre comme au Japon et rapporte des couilles en or à Jenkins (le phénomène est constant, depuis Ekseption, Jean-Christian Michel, Rondo Veniziano jusqu'à aujourd'hui Michael Bolton et Andre Rieu...), mais que cette grandiloquence, pompée à droite et à gauche dans les folklores et le classique, soit revendiquée comme une œuvre par un arrangeur vampire se prétendant créateur.