Made of bricks

Kate Nash

par Emmanuel Durocher le 03/03/2008

Note: 7.0    

"I like to play, I play all day long in my room", d'abord Kate Nash attache avec cette rengaine dans laquelle une voix fragile se faufile à travers les scories rythmiques mais elle se fait moins frêle et s'affirme avec "Foundations" dans un feu d'artifice de guitare, synthétiseur et accordéon, Kate Nash a du panache. Ensuite, Kate Nash arrache à travers le hip-hop acoustique de "Mariella" ou le jazz vocal de "We get on" qui se termine dans une effusion de swing puis Kate Nash se fâche contre l'internationale des têtes de nœuds avec les accents soul de "Dickhead" et enfin Kate Nash se lâche sur "Nicest thing" et "Skeleton song" qui possèderait même des intonations smithiennes (la demoiselle est spécialiste des reprises, le naturel reviendrait-il au galop ?). Par contre, Kate Nash fait tache quand elle se lance dans l'electro pop datée de "Shit song" et qu'elle confond sirop soul et R'n'B sirupeux et Kate Nash vire trash dans le trop plein de sonorités saturantes et inutiles de "Mouthwash".

Avec cette pétillante jeune anglaise – seulement vingt ans – l'effet passe avant les faits : on ne s'attardera pas sur son appartenance à "la nouvelle génération de chanteuses britanniques découvertes sur myspace" ou sur sa carrière de comédienne de sitcom contrariée par une jambe cassée. Ce qui importe finalement, c'est la manière qu'elle a de mettre en scène ses chansons grâce à sa voix hybride, modulable à souhait, qui lorgne aussi bien chez Norah Jones (aïe !) et Dolorès "Cranberries" (ouille ouille !) que Björk (ouf !) et Suzanne Vega (ouais !!!). Moins fière qu'Amy et plus fanfaronne que Lily, elle possède assez de caractère et d'originalité pour raconter ses historiettes qui croquent la vie à pleines dents avec beaucoup de mordant.

"Made of bricks" n'est pas parfait, loin de là : c'est une construction bancale qui se montre charmante, piquante, marrante et parfois gonflante.