| | | par Damien Berdot le 27/04/2009
| Morceaux qui Tuent
If I tought you'd ever change your mind
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| Voici un album qui, compte tenu de l'intérêt renouvelé pour la pop baroque et pour les voix féminines des sixties, pourrait bien voir sa cote aller crescendo. C'est d'autant plus envisageable que Kathe Green, en plus d'une voix claire, possédait un joli minois, qui lui valut d'être mannequin et actrice (dans "The party", aux côtés de Peter Sellers). Elle fit d'ailleurs ses premiers pas de chanteuse à l'occasion de la comédie musicale "Oliver", pour laquelle son père Johnny, chef d'orchestre et compositeur réputé, lui demanda de seconder Mark Lester.
Johnny Green pour père, Richard Harris pour copain (il est l'auteur du vers repris comme titre de l'album) : l'environnement dans lequel Kathe Green baignait en 68-69 était pour le moins typé ; "Run the lenght of your wildness", édité par Deram, ne pouvait être autre qu'orchestral. John Cameron réalisa à son habitude des arrangements brillants. Leur omniprésence, notamment sur les titres les plus vifs comme "Primrose Hill" (par ailleurs bien écrit), constitue cependant le principal écueil de l'album. Ils sont plus à leur place dans les ballades : "Ring of string" ou "Why ? (the child' song)", la bien nommée. Les cordes et les flûtes s'y mêlent aux arpèges de guitare, et Kathe Green chante de façon angélique. Ces deux chansons, écrites entièrement par Green (créditée pour neuf des treize chansons de l'album), ne sont pas très loin, à tout prendre, de Vashti Bunyan. Mais le sommet du disque n'est pas de sa main : composé par John Cameron, "If I thought you'd ever change your mind" fut un grand succès pour Cilla Black. Kathe Green en donne une interprétation dramatique, qui surpasse complètement l'original. Il faut écouter les nuances dans sa voix, après les explosions du refrain.
En somme, "Run the lenght of your wildness" contient de bon moments parmi d'autres plus légers (la "Bossa nova") ou plus sirupeux. Il vient compléter fort à propos le catalogue des rééditions Rev-Ola.
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