Killing Joke

Killing Joke

par Jean-Louis Schell le 14/09/2003

Note: 7.0    
Morceaux qui Tuent
Loose cannon


Qui se préoccupe encore de Killing Joke, mis à part (peut-être) James Hetfield, le frontman de Metallica (cf "The wait") et quelques quadra ex-punks et futurs accédants à la propriété ? Pas vous, pas moi. Et voilà que sans prévenir sort, avec tournée à la clé, cet album éponyme à pochette orange et grimaçante et dans ses bagages (à la batterie) l’inévitable Dave Grohl (si ça continue, il n’y aura bien qu’avec Jack Lantier et Jean-Louis Murat qu’il n’aura pas joué celui-là…). Si ce n’était cette nirvanesque intrusion, la formation demeure la même qu’aux grandes années (Jaz, Youth et Geordie).
"The death and resurrection show" le premier titre (autobiographique ?) donne le ton : c’est le même raffut qu’il y a bientôt vingt-cinq ans, la même voix grave hurlante, les même rythmes bien lourdingues, mais en encore plus puissant. Si Killing Joke n’est pas suspectable de sporadiquement se reformer pour l’argent (en ont-ils jamais fait ?), on pouvait en revanche légitimement craindre le disque inutile. Il n’en est pratiquement rien. A quelques exceptions près, trop plombées années 80 ("Implant" et "Dark forces"), cet album tient vraiment debout. Le déjà cité "The death and ressurection show" ou "You’ll never get to me" sont réellement dévastateurs de violence pas du tout contenue et de sauvagerie (bien) assumée tandis que "Loose cannon" révèle un groupe au sommet de sa forme, tant pour les hurlements rauques de Jaz et ses lyrics paranos, que pour la furia exterminatrice que ses acolytes prodiguent... Sans la moindre concession à un quelconque marketing, Jaz Coleman et sa bande sont bel et bien de retour. "Killing Joke" en 55 minutes et 10 titres détient une qualité qui se fait rare : il ne laisse aucun répit à l'auditeur (ni aux enceintes de la chaîne d'ailleurs).
Les vieux afficionados s’en réjouiront. Leurs gosses y trouveront un antécédent à leurs albums de Ministry.