Live at Montreux 1997

Legends (Clapton, Gadd, Miller, Sample, Sanborn)

par Francois Branchon le 02/05/2006

Note: 3.0    

Ah la belle affiche ! Avec ses "pointures" collées ensemble : le guitariste Eric Clapton ("immense" comme on dit), le bassiste Marcus Miller (qui fut celui de Miles sur la fin, irréprochable donc), le clavier Joe Sample et le batteur Steve Gadd (artisans à gros succès de la variété jazz californienne) et le saxophoniste David Sanborn (même pedigree), cette soirée de gala, vendue sous le nom de "Legends" comme un des événements de Montreux en 1997, a tout d'un miroir aux alouettes, le genre de pudding que peut s'offrir un festival de cette notoriété.

Car il est fréquent que ce genre de montagne accouche de souris. Le constat sera ici encore plus sévère. Les morceaux - reprises de standards jazz - intéressent quelques mesures par les intros de Clapton et Miller, malheureusement les compères Gadd et Sample viennent systématiquement les affadir, les délayer en jazz light qui pouvait séduire en 1980, mais plus du tout 20 ans plus tard. Et que dire du pire, nommé Sanborn, saxophoniste au son laid, qui ne sort de son instrument que couinements grinçants, assassinant les morceaux à chaque chorus.

Treize morceaux sont joués, sur un rythme avachi qui se veut probablement "cool"... Seule originalité, la reprise acoustique de "Layla", qui démarre de jolie façon - introduite par "In a sentimental mood" d'Ellington, une bonne idée - mais qui comme le reste s'envase rapidement, avec cependant un Clapton qui a l'air d'y croire. Scepticisme, scepticisme...
Un enthousiasme abondamment partagé par le public, tout du long aux anges, probablement convaincu d'assister à un événement unique (ou méthode Coué pour oublier le prix du billet ?).

Legends a son petit côté soirée pour gogos, pompe à francs suisses que Claude Nobs, fondateur et directeur artistique de Montreux peut monter en quelques coups de fil. Une recette honorable toutefois, quand, selon le principe des vases communiquant, elle permet de financer des programmations plus risquées.