Magic colors - The lost album

Lesley Gore

par Francois Branchon le 06/11/2011

Note: 6.0    

Le rêve américain en personne ! Janvier 1963 : la new-yorkaise Lesley Gore, 17 ans, chante du matin au soir depuis l'âge où elle est capable de mettre un disque (généralement des Shirelles) sur l'électrophone familial. Février : elle remplace par hasard un dimanche la chanteuse souffrante de l'orchestre de Sal Bonafetti, un groupe de mariages de la communauté italo-américaine de NY. Première étonnée, elle est engagés sur le champ. Début mars : Irving Green (patron des disques Mercury) assiste à un mariage animé par... Bonafetti ! Fin mars : Lesley Gore sort chez Mercury son premier single, "It's my party", produit et arrangé par Quincy Jones. Rêve américain.


Il sera un hit énorme, dans le monde entier (en France aussi, mais par Richard "C'est ma fête" Anthony). D'autres singles suivront, tous des tubes, tous peaufinés par Jones : "Judy's turn to cry" ("C'est bien fait pour toi" les Gam's), "She's a fool" ("Entre nous il est fou" Petula Clark), "Maybe i know" ("Je sais qu'un jour" par elle-même en 64, pour à l'évidence concurrencer Petula Clark ici), "That's the way boys are", "You don't own me"... jusqu'en 1967, où, seule après le départ de Quincy Jones (vers les musiques de film), Lesley est boudée du public, mais en cette fin des années soixante, les teenagers, gavés de "british invasion" et de "West coast" sont passés à autre chose. Et Mercury, peu encline à la philanthropieee, la garde certes jusqu'à la fin de son contrat (1969) mais sans publier les singles et l'album ("Magic colors") déjà enregistrés. Cauchemar américain.

Le label anglais Ace, fidèle à sa réputation d'excellence, publie aujourd'hui ce "Magic colors" augmenté d'une quinzaine de bonus (tous les singles enregistrés par Lesley Gore entre 67 et 69, année de son nouveau contrat avec Bob Crewe, sur son label éponyme). Écrites et arrangées par quelques grands noms (Jack Nitzsche, Gamble & Huff, Neil Sedaka...), ces chansons qui ne sont à l'évidence plus des premiers choix, peinent à s'imposer, capitalisant juste sur les qualités d'arrangement et la technique vocale sans défaut de Gore (cf la vidéo ci-dessous de 1963 où elle chante en direct sur un simple micro d'ambiance !). Seul le titre "Magic colors" lui-même (et ses faux-airs Mamas & Papas) pourra laisser un petit souvenir.



LESLEY GORE Magic colors (1967 Audio seul)



LESLEY GORE It's my party + She's a fool (Live TV Usa 1963)



LESLEY GORE Je sais qu'un jour (version française de "Maybe i know" 1964 (Audio seul)