Sadly the future is no longer what it was

Leyland Kirby

par Hugo Catherine le 13/01/2010

Note: 9.0    

Leyland Kirby nous donne à entendre un profond Spleen. La nostalgie exprimée par sa trilogie "Sadly the future is no longer what it was" a de quoi vous mettre le bourdon pour un bon bout de temps. A la simple lecture des titres des morceaux, nous comprenons vite qu'il nous faudra affronter une œuvre puissamment émotionnelle. Quelques exemples : "When we parted my heart wanted to die" ; "The beauty of the impending tragedy of my existence" ;"Tonight is the last night of the world" ;"When did our dreams and futures drift so far apart ?" ; "Not even nostalgia is as good as it used to be" ; "Memories live longer than dreams". 

Autour de séries espacées de notes et d'accords de piano, rarement étouffés, Leyland Kirby produit ici un Everest de nostalgie, lente et fluide. Sa musique résonne de tant d'âmes lourdes de rêves, de tant de cœurs trop riches de regrets, de tant d'esprits pleins de souvenirs, qu'elle nous retranche dans nos propres méandres intérieurs. Les morceaux s'apparentent à de longs détours sans issues, déclinant la déception du monde tel qu'il est, constatant la perte d'un monde autre parfois fantasmé. Ce spleen persistant génère des flashes, des visions, des endormissements, des sursauts. 

L'écoute de "Sadly the future is no longer what it was" est une épreuve. L'immensité du format (plus de 3h30 de musique) donne à la création de Leyland Kirby un caractère quelque peu monstrueux. La longueur de la trilogie présentée n'est toutefois pas à confondre avec un quelconque bavardage, car la durée, au service d'une beauté formelle, semble ici faire partie intégrante d'une catharsis sonore. Le format intimide tant il contribue à tracer le sillon mental de l'album, à forger une tension permanente. Bien que soumis à une musique aérienne, éthérée, de notre écoute, nous sortirons empruntés. 

Face à une immensité proche de celle d'un roman-fleuve, nous nous disons que le temps passé, passant, rêvé ne peut être que la clef de voûte du monde de Leyland Kirby ; justement, la matière sonore de "Sadly the future is no longer what it was" a quelque chose de profondément atemporelle. Certains diraient postmoderne ? Peut-être bien. Prenez donc le temps de vous plonger dans votre propre coma sonore.





Pochette intérieure de Ivan Seal
Pochette intérieure de Ivan Seal


Leyland
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