They threw us all in a trench and stuck a monument on top

Liars

par Jean-Louis Schell le 08/10/2002

Note: 7.0    
Morceaux qui Tuent
Lose nuts on the veladrum
Tumbling walls buried me in the debris (with ESG)


Les Liars sont de New York. Depuis le temps que tout le monde (vous, moi, les maisons de disques, les magazines, Jean-Paul II…) attend LA révélation rock en provenance de NYC, les Liars seraient-ils en passe de répondre à cette attente ? Les Liars font du bruit. Et même beaucoup de bruit. À ce point-là, ça doit être une vocation. Les Liars sont tout maigres, et pourtant ils fument beaucoup de joints énormes, ce qui paraît-il pourtant donne faim. Tout cela n’est pas indiqué sur la pochette au joli graphisme incompréhensible, ni dans la biographie, mais cela se voit et même se sait. Les Liars sont annoncés comme LA sensation. Il est toujours très difficile de supporter ce genre de réputation quand elle vous précède. Les Liars ont été signés sur Blast First (le label de Sonic Youth) quasi instantanément après leur premier concert. À la première écoute, on y trouve beaucoup, et même trop de réminiscences : les premiers albums de The Fall, certains délires des Melvins... Les vieux ronchons iront même affirmer que la messe avait été dite en 1980 avec la compilation "No New York", Teenage Jesus & the Jerks ou DNA. Les gros sons de guitare alternés aux notes aigrelettes, les rythmiques déstructurées, les hurlements d’épileptique en pleine crise de manque, le no-look, tout y est. On pourrait, un peu prestement, effectivement se laisser aller à penser que tout a déjà été dit, tout a déjà été fait, un vieux débat dans le rock. Ce disque mérite mieux que ça. Ces gamins font dans la folie furieuse. Vite et fort. Et finalement, les références ne sont pas aussi évidentes au fil des écoutes. Imaginez un mix de punk-rock et de Captain Beefheart, un fracas totalement urbain, joué par de morveux chérubins qui ne savaient même pas il y a encore trois semaines qu’il fallait trois accords pour jouer du rock. Le genre de types qu’on aime bien, écoutant aussi bien du hard que de l’easy-listening. On a d'abord du mal à s’y faire mais c’est ensuite un régal, et si rien ne dit qu'on les écoutera encore dans un an, ce serait stupide de passer à côté aujourd'hui. (Pour ceux qui en ont l’occasion, allez voir leurs prestations scéniques, une lieue au dessus de cet enregistrement légèrement aseptisé).