
| | 2005 | Album Original | Un CD EMI 2007 |
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SPIRALE | | |
| | | par Jérôme Florio le 31/07/2007
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| "Cent fois sur le métier tu remettras ton ouvrage" : en appartement ou au sous-sol de la maison parentale, Emil Svanängen enregistre depuis 2003 ses chansons sur ordinateur, en y revenant sans cesse pour les améliorer, piste par piste. "Loney noir" pourrait ainsi être la version 2.8 d'un album originel auquel il aurait été apporté de nombreuses modifications.
"Loney noir" est un titre bizarre. D'ailleurs le mot "bizarre" revient souvent dans la bouche d'Emil, qui n'en revient pas d'être passé de la vente de Cd-R de la main à la main à une distribution internationale et des tournées montées par des intermédiaires professionnels. Le folk est le langage de prédilection du suédois - c'est une musique pas gourmande en ressources système, une voix, une guitare, et le tour est joué. Mais Svanängen n'en reste pas là : à l'écoute, on est surpris du foisonnement instrumental que l'on sait pourtant progressif et tâtonnant, comme un Sufjan Stevens qui explore les différents angles de vue d'une même chanson. Homme-orchestre, il touche avec bonheur aussi bien à l'électronique ("And I won't cause anything at all") qu'au rehaussement par des clarinettes, harmoniums, percussions, harmonies vocales, le tout avec une grande légèreté, qui n'est pas la moindre des qualités que déploie Emil. Mais quand il dégaine sa voix de fausset, alors ce sont aux Bee Gees (tendance Robin) que l'on pense, et franchement on ne s'attendait pas à les trouver là, à se geler les miches dans le froid. Après tout, les frères Gibb avaient aussi commencé par jouer du folk avant d'ouvrir les chemises et remuer des fesses sur du disco
Il n'est pas sûr que l'artisanat d'Emil Svanängen survive longtemps à des productions plus ambitieuses, le succès venant. On ne serait pas surpris qu'il parte dans des directions plus groovy. |
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