Synopsis "Feux" (1986) : un cuirassé, l’Anselme II,
jette l'ancre au voisinage de Sainte Agathe, une île réputée
déserte où se sont pourtant multipliés des évènements
inexplicables, dont plusieurs naufrages. L’un de ses officiers y
débarque, afin d’éclaircir le mystère. Très vite, il va entrer
en empathie avec les êtres invisibles et flamboyants qui peuplent
les lieux, et bientôt prendre fait et cause pour cette terre
vibrante.
Synopsis "Murmure" (1988) : l’histoire symbolique de
"Murmure", un personnage affublé d’une tache rouge sur
le visage, qui se réveille sur une île étrange auprès de deux
petits personnages joyeux et colorés comme des poupées. Ne sachant
plus qui il est ni pourquoi il est là, il va errer et rencontrer les
personnages et lieux qui peuplent cet endroit mystérieux. Il
rencontrera Säfran, le menaçant pêcheur de poissons cerfs, un
hôtel abandonné, une présence féminine et réconfortante, un
sous-marin menaçant, des visiteurs étrangers à sa recherche...
Notre avis : Il ne faut surtout pas à chercher à "comprendre"
Mattotti... mais le recevoir, le prendre dans la tronche même. Car
Mattotti a appliqué à ses œuvres des années 80, dès "Il
signor Spartaco" (1982), ce que le Grateful Dead a appliqué à
la musique, une sorte d'improvisation sous acide, aléatoire en
apparence seulement, un cheminement de folie cohérente qui ne
s'appréhende que de l'intérieur, immergé, en sous-marin halluciné
au fond des bulles. Déroutant pour beaucoup, fascinant pour les
autres, Mattotti manie les couleurs, le rouge surtout, comme de
gigantesques pinceaux oniriques. Incomparable.
© Casterman - LORENZO MATTOTTI Feux (1986)
