Je dis aime

M

par Francois Branchon le 21/11/1999

Note: 8.0    

Mathieu Chedid s'est fait connaître avec un premier album bricolo de touche à tout doué mais fauché. Il n'a pas changé, aussi à l'aise dans l'écriture et les mélodies que sur ses six cordes, de plus en plus clown en habit rouge, rejeton improbable de Jimi Hendrix et de Nino Ferrer (un Ferrer qu'il vénère au point d'avoir, adolescent, monté un groupe ne jouant que ses chansons). Tout ce qu'entreprend M relève à l'évidence de l'intuition, de l'inconscient et de l'instinct, jamais d'une réponse à une quelconque question : il fonce et point barre, et lorsqu'il réalise jusqu'où il s'est laissé entraîner, il est fort heureusement bien trop tard ! Toujours aussi multi-instrumentiste, Mathieu Chedid s'est entouré d'un batteur et d'un bassiste violoncelliste, recréant le triangle puissant des trios, dont à l'évidence Hendrix reste un de ses mythes fantasmatiques. Alternant ses séquences de guitar-hero sur pop-funk bouillonnante avec de tendres ballades mélodiques aux textes quelquefois écrits par Andrée Chedid (ça sert une illustre grand-mère écrivain ! ), Mathieu Chedid, à des années lumière du syndrome "fils de" et à voir sur scène où il prend toute sa dimension, est en train de se faire un surnom au sein d'une famille de renom.