The incredible musical odyssey of the original hurdy gurdy man

Mac MacLeod

par Francois Branchon le 30/04/2004

Note: 9.0     
Morceaux qui Tuent
Codine
Swan in the evening


La guitare acoustique en picking en seul accompagnement de la reprise de "Candy man" du Reverend Gary Davis en ouverture laisse penser que Mac MacLeod, vieil ami quasi inconnu du Donovan des années soixante, est un autre Bert Jansh, un de ces innombrables jeunes anglais à guitare greffée. Mais, déjà alertée par une pochette outrageusement hallucinogène, l'attention est aiguisée par le deuxième titre, une reprise foisonnante de douze cordes et voix sous hélium de "Donna Donna" (on est loin de la version originelle feu de camp de Joan Baez, sans parler de la française de Claude François). On se dit alors que l'homme a son monde à lui, et on plonge, intrigué.

Mac MacLeod fut effectivement l'ami de Donovan, son guitariste sur scène en 1964 (le "Hurdy gurdy man" c'est lui, la chanson a été écrite en son hommage), puis il fut l'artisan de projets obscurs et éphémères, notamment lors d'une période danoise de 1965 à 1967 (Exploding Mushrooms, The Other Side où Boz Scaggs fit quelques apparitions à la basse...), ou à son retour en Angleterre (Hurdy Gurdy, French Row, Amber...), on le vit même aux côtés de l'ex- Zombies Rod Argent.

Cette compilation tombe à point, piochant pour la première fois dans toutes ses aventures : prémices du folk rock anglais se régalant de reprises ("Candy man", "The cuckoo"...), expériences rock plus aventureuses sous son nom Mac MacLeod (une reprise "explosée" du "Codine" de Buffy Ste Marie !), celui de Hurdy Gurdy (le très Quicksilverien et bluesy "Neo camel"), plus classiquement pop soul avec The Other Side (et une reprise de "Like a rolling stone") ou Exploding Mushrooms, très influencé Velvet Underground avec un orgue ondulant.
En contraste avec la pop juste ensoleillé de Rod Argent ("Telescope" dédié à Galilée) et les atmosphères acoustico-planantes beaucoup plus éthérées de l'étonnant Amber, dont les quatre titres constituent LA révélation de cette compilation.

Amber avec MacLeod au sitar, auquel se joignirent le batteur Ray Cooper (plus tard avec Joan Armatrading, Kevin Ayers, America, Colin Blunstone...) et un temps l'ancien Yardbirds Keith Relf, un groupe sur lequel avait un œil Joe Boyd, LE producteur du folk anglais (Fairport Convention, Nick Drake...). Amber où MacLeod lance aussi ses accords de douze cordes comme des vagues, offrant un rock précurseur que les allemands d'Amon Düül développeront plus tard (splendide "Swan in the evening").

La collection se termine par quatre titres de son groupe actuel (dont les deux reprises de Donovan "Hurdy gurdy man" et "Season of the witch").
Car Mac MacLeod est toujours là, de retour depuis un concert en 1999 au Tarrastock de Londres, inconnu méritant largement la lumière.