The liberty of Norton Folgate

Madness

par Emmanuel Durocher le 30/09/2009

Note: 8.0    
Morceaux qui Tuent
Idiot child
We are London


Que peut-on attendre d'un nouvel album de Madness après trente années d'une carrière chaotique en pointillés ? Mais pour le meilleur (le rocksteady bastringue des débuts de la vague Two-tone ou le kinksien "Mad not mad") et pour le pire (le récent "The dangermen sessions vol. 1"), le septet du nord londonien reste un étalon dans un registre pop ska - au même titre que les Specials, The Beat ou Selecter - et surtout un joyeux antidote au pessimisme ambiant.

Ce dixième album se présente comme une bonne surprise et malgré quelques titres dispensables ("Sugar and spice" un peu gonflé et gonflant, "MK II" et ses ridicules petites montées prog), "The liberty of Norton Folgate" recèle son lot de petites pépites pop ("We are London", "Rainbows" ou "On the the town"), de morceaux ska qui transpirent l'allégeance à la musique jamaïcaine ("Forever young", "Dust devil") et même des titres osant dépasser le cadre des banlieues anglaises (le bien nommé "Africa" et la bohème des champs de foire de la chanson-titre).

Mais avec "That close", "Bingo" et "Idiot child", Suggs McPherson et ses acolytes restent des spécialistes de cette musique métissée où les claviers chahutent et gambadent tandis que les cuivres beuglent, volant la vedette aux guitares et suggérant des scènes dignes d'un théâtre de variétés : celui de la vie londonienne et des ses quartiers, de Camden à Norton Folgate (le titre de l'album se réfère à une rue à l'est de la City), les gens et leurs petites histoires.

Les anciens lads savent encore étonner sans vraiment se renouveler. Pas de grande révolution chez les clowns mélancoliques mais des chansons qui savent emballer pour de curieuses danses robotiques ou juste saisir dans une torpeur agréable.


MADNESS Dust devil (Clip 2009)