Hhaï live (Köhntark)

Magma

par Frédéric Joussemet le 01/05/1999

Note: 9.0    

Cet album est une bombe à retardement qui une fois activée ne laisse aucun répit et laisse l'auditeur pantois, rétamé, sur le carreau. En 1975, Magma est à son apogée. Pour remplir la "mission", c'est à dire donner vie à une musique impensable, engendré par l'improbable Christian Vander, fou dans ses compositions comme dans son jeu de batterie, le groupe ne compte dans ses rangs que virtuoses inspirés et humbles : Klaus Blasquiz, chanteur aux accents de l'Est dont la voix dépasse les cinq octaves, Bernard Paganotti, technicien lunatique de la basse saturée, Didier Lockwood qui débute là une carrière de violoniste bientôt internationale ou Benoît Widemann, maître es-claviers. Le répertoire est lui aussi synonyme de déferlantes, contrôlées par une rage encore plus forte que la musique : l'envie de crier à la face du monde dans quelle impasse il se trouve. Mais comme ce serait trop facile, Vander délivre son message au travers d'une mythologie, celle du peuple kobaïen, parti de la Terre pour former une nouvelle civilisation où toute chose serait unique, la copie impossible et la création maître mot. Les deux Cd regroupent l'album "Köhntarkösz", une partie de "Mekanik destruktiv kommandö" et quelques chansons plus courtes (c'est-à-dire moins de dix minutes !) dont les magnifiques "Hhaï" et "Kobah". Tous sont enregistrés sur scène, indubitablement le réel lieu révélateur de la conscience du groupe. "Live" de Magma est à découvrir ou redécouvrir absolument.