Mekanïk destruktiv kommandöh

Magma

par Frédéric Joussemet le 14/10/1999

Note: 10.0     

En 1973, un nouveau Magma surgit de la lumière pour mieux nous aveugler. Soutenu par de nouveaux musiciens, Christian Vander hurle sa rage avec une force jamais égalée jusque là, grâce à ce mouvement de quarante-cinq minutes. A côté de l'innommable Klaus Blasquiz (LA voix de Magma), les nouveaux adeptes paraissent plus orientés rock et fusion que les précédents, issus de l'underground jazz. Ils sont là pour apporter au monstre de Kobaïa de la puissance et non des idées, car Christian Vander est désormais seul maître à bord. L'excellent Francis Moze cède désormais la basse à Jannick Top, bûcheron, ou plutôt sculpteur à la tronçonneuse de notes graves. Le duo rythmique atteint des sommets de complémentarité et d'efficacité. Fait nouveau, les cinq octaves de Klaus Blasquiz sont secondées par un chœur qui apporte à l'album cette emphase si caractéristique. Si l'on ajoute à cela les cuivres, une multitude de percussions et d'autres instruments plus classiques (guitares et claviers), le foisonnement devient orgie sonore. Mais une orgie carrée (c'est rare ! ) où chaque élément est exactement à sa place, mais assez froide en raison de cette rigidité. Les précédents albums et les enregistrements live sont à ce propos beaucoup plus libres. Malgré cela, "Mekanïk destruktiv kommandöh" est sans conteste le meilleur album de Magma, immortel donc.